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Et si on parlait un peu boite à outils?

Que ce soit en encadrement, en reliure ou en cartonnage, les matériaux, les techniques et les outils sont assez similaires car de fait… le but est toujours un peu le même… on veut couper droit et d’équerre, on veut coller du papier ou du tissu sur du carton, on veut décorer, frioriturer (NB: prendre contact avec Larousse pour la version 2020) à sa guise… Bref on veut du beau, on veut du joli, on veut du précis! Et avouons le.. sans trop se ruiner.

En 20 ans j’ai testé pas mal de choses, du basique, du haut de gamme,  du poinçonné et finalement ce sont les outils les plus simples qui me séduisent le plus (oui c’est vrai pour beaucoup de domaines d’ailleurs…)

Tout d’abord il faut mesurer et tracer *

*tout d’abord, il faut une table dégagée et des outils à portée de main… mais j’ai n’ai ni conseil, ni astuce à donner dans ce domaine…

Quel que soit le travail à entreprendre, la précision du tracé est primordiale! Et qui dit tracer dit mesurer…

L’étape number one sera donc de vérifier l’équerrage de vos cartons… et pour cela, point de secret, il vous faudra une équerre… en T ou en L, peu importe l’alphabet du moment que cela vous plaît. Le T est hyper pratique avec le carton puisque sur deux niveaux mais déjà beaucoup mois aisé avec du papier. Personnellement je n’emploie plus vraiment ma règle en T car j’ai une machine professionnelle mais j’utilise encore beaucoup mon équerre métallique en L ainsi qu’une grande équerre Aristot pour les petites pièces d’une boite par exemple… mais chacun adopte ce qui lui convient.

J’ai oublié de préciser que je suis gauchère et que ce simple détail fait que j’ai éliminé de ma boite à outils quelques modèles hautement réfléchis par … des fabriquants droitiers!

           

 

Notons que certaines équerres vous seront également très utiles en cartonnage pour vérifier l’équerrage de vos boites

NB: les photos ne sont pas exactes, car il faut vérifier cela avant de recouvrir le tout 😉

    

 

Bien évidemment que pour cette étape, une latte sera également plus que nécessaire.. j’avais besoin de préciser?

Ici aussi, l’embarras du choix… mais il y a tout de même quelques luxes à s’offrir… choisissez une latte avec un patin antidérapant! Investissez également dans un réglet métallique. Kesako? une latte dont la particularité est que le “zéro” est à ras du métal… (et là… je vous imagine regarder votre bureau… pour vérifier que votre latte de 6ème primaire a un petit centimètre de décalage) . Petit détail mais qui fait toute la différence quand on veut mesurer à partir d’une équerre en L ou à partir du fond d’une boite!

       

 

Si vous avez l’habitude de réaliser des grands formats, je ne saurais que vous conseiller la règle lourde généralement utilisée avec l’outil de coupe à 45°. Celle ci a un coté plus haut, renforcé par un bord métallique. Parfait pour guider votre lame et son poids permet de couper sans risque de dévier.

 

Dois-je écrire noir sur blanc qu’un porte mine sera de la partie? Abandonnez vos crayons dont la pointe vous laisse un tracé de 2mm d’épaisseur… mais pas trop fin non plus car vu les matières, vous allez en casser de la mine. Confidence pour confidence, le mien fait 0.7mm… voilà c’est dit!

Mais nous n’avons pas … enfin… je n’ai pas encore abordé les parallèles!

Quand on veut couper des petites bandes en série ou quand on veut faire une marque quelques millimètres ou centimètres plus loin que la marque précédente, il y a plusieurs méthodes. Personnellement, j’ai jeté mon dévolu sur les grandes équerres Aristot… si, si dans le rayon il y a plusieurs modèles, regardez bien mais soyez attentif à cette question cruciale… “à partir de combien celle-ci est-elle graduée?” Pour les grandes c’est assez standard mais pour les petites si la graduation commence à 0.5mm, c’est parfait, mais pas toujours le cas!

Il permettra également de trouver rapidement le centre d’un carton puisque gradué de part et d’autre du “0” central

         

 

Il existe  un petit outil peu connu mais que personnellement, j’aime beaucoup… le trusquin! Mais non je n’ai pas mis des lettres au hasard.. Un bras, un porte mine et une équerre, voilà la formule magique! L’outil se glisse sous le carton et trace de manière parfaitement parallèle… petit bémol… pas grand chose… son réglage… car pour peu que votre porte mine ne soit pas tout à fait droit… vous avez un décalage d’1 ou 2mm! il suffit donc de régler, tester et rectifier éventuellement. Je l’adore pour tracer les fenetres images de mes passe-partout et en cartonnage pour tracer de longues bandes pour réaliser mes murs de boites

 

Il y a également les adeptes du compas pointe sèche qui fait des repères à partir du bord et de l’écart choisi. C’est juste une question d’habitude. Je ne dis pas que je ne le sors jamais mais pas aussi fréquemment que les autres

 

Et les ronds? Ah ben oui tiens, les ronds! Ressortez le compas de vos 8 ans mais, si possible, avec une vis centrale pour bloquer l’ouverture. Et pour les adeptes des lavis, assurez vous qu’il soit possible de remplacer la mine par une plume

 

On passe à l’étape suivante?

Et maintenant, coupons!

Que ce soit du papier ou du carton, il est primordial d’investir dans un cutter! mais pour une fois… et je ne dirai pas cela souvent… cassez votre cochon!

Abandonnez tout de suite votre cutter à la lame cassable… bien trop souple pour un beau résultat! Non, prenez un cutter coudé avec une lame trapèze. Vous aurez non seulement une excellent prise en main mais également des belles coupes franches

Et pour les découpes un peu plus précises dans le papier ou le carton fin, je ne saurais que vous conseiller le cutter d’art…

 

Deuxième outil de coupe très important… les ciseaux évidemment!

Honnêtement, prenez une paire basique pour le papier et même pour le tissu car vous risquez de les abîmer sur une trace de colle ou autre petit déchet et cela serait dommage si c’était votre paire destinée à couper vos belles étoffes. Investissez dans une seconde paire de précision pour les petites découpes ou les petites retouches… A quoi repère t’on des ciseaux de précision? ils ont la particularité de couper dès la pointe… non non, je vous jure, toutes les paires de ciseaux ne le font pas!

 

Pour l’encadrement, le dernier outil très important sera l’outil de coupe à 45° qui se glisse dans la règle lourde. J’utilise par habitude la marque Maped

J’ai personnellement boudé longtemps cet outil… puisque inventé pour les droitiers… jusqu’à ce que je tombe (boum patatra) par hasard sur une petite vidéo sur internet qui était consacrée aux encadreurs gauchers… la REVELATION!

Il suffit simplement de retirer l’outil du rail et de le faire glisser contre votre latte… promis, si vous passez à l’atelier je vous fais une petite démo!

 

Je vais faire une petite parenthèse sur le chapitre des coupes car c’est une question que l’on me pose régulièrement… sur quelle surface couper pour un joli résultat?

J’ai des clients qui avaient été très déçus de leur travail et une fois le problème analysé (je n’ai pas de mérite, j’ai eu le même problème au début) la solution n’est pas de jeter sa boite à outils à la poubelle… le problème vient seulement de la surface sur laquelle on fait ses découpes!

Voulant garder une surface nickel, on fait l’erreur de couper sur une surface trop dure (mdf, planche stratifiée, verre… ). Résultat des courses, on endommage ses lames et on n’a pas une coupe franche, on se décourage et on arrête… se serait dommage pour si peu!

L’idéal est d’investir dans un tapis de coupe auto cicatrisant mais assez onéreux si on souhaite un grand tapis et de bonne qualité. Le problème également avec ces tapis, c’est qu’ils sont géniaux si on coupe à 90°… mais qu’ils sont bons à jeter si on coupe en biseau… je ne saurais vous dire pourquoi, juste l’avoir constaté. L’autre solution est donc de garder des morceaux de carton gris ou de carton bois pour faire vos découpes et le changer régulièrement car une fois trop abîmé, il fait dérailler votre lame.

Cette méthode sera donc d’application si vous possédez un tapis de coupe mais que vous faites un biseau à 45°… vous me suivez toujours?

 

Nous avons équerré, mesuré, tracé, coupé, Il ne reste plus qu’à coller!

Bien évidemment, les pinceaux seront de la partie! Encore une fois, n’investissez pas, la colle plastique va se charger de vous les abimer plus vite que vous ne le voudriez!

Mais étoffez votre collection, des larges pour encoller de grandes surfaces, des petits pour les détails, jusque là tout semble logique.  Après qu’ils soient plats ou ronds c’est vraiment une considération subjective et personnelle… si vous voulez tout savoir, j’ai pour habitude d’employer les plats pour les grandes surfaces et les ronds pour les détails… rien de scientifique dans cette pratique!

 

Certains utilisent des petits rouleaux de mousse. Cela permet d’étendre de manière plus uniforme la colle, seul bémol, mais ce n’est que mon avis, ils ont une grande capacité de réserve et donc, on perd beaucoup de colle en les nettoyant

Et en parlant de colle…

Je pourrais écrire un article entier tellement il en existe. Des plus simples aux plus élaborées.  Je vais laisser aux spécialistes vous parlez des colles très particulières et me contenter de vous parler de la plus courante.

Pour faire simple, elle porte plusieurs noms: colle blanche, colle plastique, colle vinylique… tout cela c’est chou vert et vert chou! ce qui n’est pas le cas dans les qualités car si c’est la plus utilisée, vous trouverez des prix trèèèèès variables. Pourquoi? Pour en avoir testé quelques unes… méfiez vous des colles trop bon marché… elles sont malheureusement coupées à l’eau… et elle en deviennent assez chères quant au rapport qualité/prix et apportent beaucoup d’humidité à vos travaux ce qui complique un peu beaucoup le travail surtout avec des papiers fins ou des tissus

 

J’achète donc de la colle pure et au besoin, je la coupe avec un peu d’eau du robinet ou mieux encore avec de l’eau déminéralisée. J’ai même souvent deux pots ouverts: un avec ma colle pure et un autre, plus ancien, resté ouvert plus longtemps sur la table et donc encore plus concentrée… pour les petits détails

 

Pour certains travaux, essentiellement en encadrement, le rouleau de double face sera un ami fidèle! Il permet de coller sans faire de tache notamment quand vous rembordez vos papiers ou quand vous superposez vos différents cartons.

 

Nous avons également le papier Kraft (blanc ou brun) qui va renforcer vos travaux de cartonnage ou de reliure ou qui va vous permettre de faire vos “paquets” d’encadrement

 

Incluons le vernis colle. Cette colle permet de coller mais également protéger les papiers fins comme les serviettes ou les decopatch. Personnellement, je l’utilise quand je décide de gainer mon cadre avec du papier https://www.gristaupe.be/elixir-de-jouvence/ pour lui donner plus de résistance

Une fois votre papier collé, il va falloir le lisser sur le carton avant qu’il ne sèche. Un plioir sera parfait mais de nouveau, différentes qualités pour différents résultats! Ben oui, rien n’est simple…

Les plioirs en plastique et en os (à gauche sur la photo) pourront faire l’affaire MAIS (je l’ai écrit en grand parce que c’est un gros mais) ils vont lustrer vos papiers. Peut-être pas avec des papiers main mais énormément avec des papiers “machine”. Ces plioirs étant destinés principalement à vous aider à plier du papier, mais j’y reviendrai.

L’outil idéal à cette étape est le plioir en teflon , il va glisser sans lustrer. Il en existe de différentes formes, je vous laisse voir celui qui vous plaît le plus.

Le mien? petite préférence pour la raclette mais ca doit venir de ma vieille habitude à utiliser mes cartes de banque en guise de plioir… un petit coucou à mon banquier en passant…. mais utilisez les périmées, les démagnétisées ou les “perdue-retrouvée” (oui j’en ai une collection) car elle ne vont pas résister longtemps. Et ne faites pas la même expérience que moi d’utiliser votre carte de banque puis d’aller au distributeur… on ne peut pas vraiment dire qu’il a apprécié la colle séchée…

 

L’étape suivante sera de presser.

L’idéal étant une presse mais assez encombrant et coûteux et inutile si vous faites du cartonnage ou des encadrement de grand format.

Vous trouverez en magasin spécialisé des poids en métal joliment peints et de formes variables. Très jolis sur une table de travail, mais assez onéreux

Les alternatives seront donc très créatives. Il suffit de presser votre travail entre deux cartons et de se demander ce qui pourrait amener du poids. Pour les petits travaux, j’utilise de vieux bocaux en verre que je remplis de sable… ou de gravier ou de farine ou de sucre, c’est comme vous voulez… du moment que vous atteignez 500gr au moins pour que ce soit efficace. Si vous aimez chiner, des vieux fers à repasser ou des poids de balance esseulés. Pour des projets plus grands, des pavés ou des carrelages, c’est bien aussi et comme il m’est déjà arrivé de faire pour un projet très très grand… des seaux d’eau de 5l (remplis d’eau hein les seaux?!).

 

J’ai déjà vu à un cours, ma voisine de table qui s’était confectionné visiblement avec beaucoup de patience et d’amour, des petits sacs en tissu replis de sable fin… plus malléables et artistiques que mes bocaux en verre, certes… Mais vous avez compris le principe, IMAGINATION!

Pour ce qui est du cartonnage ou des paquets d’encadrement, j’ai des petites pinces à dessin, plus efficace que les pinces à linge sans pour autant faire des marques.

     

 

Et puisqu’on parle de coller, je vais tout de même ouvrir une petite parenthèse sur une pratique qui me met hors de moi quand je vois cela à l’atelier… le ruban adhésif bien sûr!

Attention, je ne dis pas que je n’en utilise pas… mais pas pour toutes les étapes de réalisation (la photo précédente en témoigne, je l’utilise pour mes paquets d’encadrement)

En encadrement, lorsque vous souhaitez fixer un sujet au passe-partout… tout d’abord on ne colle jamais les 4 cotés mais uniquement celui du haut et encore moins avec du ruban adhésif type “tape”. Pourquoi? Parce que celui si ne va pas permettre à votre document de bouger selon le taux d’humidité au même rythme que votre document et va provoquer “un stress de papier” c’est à dire un gondolement, un gondolage, de grosses vagues qui devront, par la suite, nécessiter un traitement particulier dans un atelier de restauration.

Certains disent que j’exagère, … et pourtant, combien de documents ont dû partir chez mes collègues restaurateurs pour des ondulations on ne peut plus disgracieuses!

Que faut il utiliser alors? Du ruban sans acide et en papier pour qu’il bouge en même temps que votre document style P90 ou papier japon pré-encollé. Si vraiment vous ne trouvez pas ce type de ruban, l’alternative pour des sujets légers est d’utiliser du masking tape… petits rouleaux de papiers japonais autocollant

     

Attention, deuxième terrain de combat… les cartons préencollés, les encollages à chaud et les marouflages avec des colles irréversibles ou sur des cartons acides!

Je dis oui pour les photographies, pour des documents sans valeur et peu sensibles comme les cartes, ou les posters, mais je dis non, non et non pour des originaux que diable! Sauf carton de haute qualité, ceux ci vont amener de l’acidité à votre document et vont finir par faire apparaître des taches irréversibles. Et comme on ne sait pas les désolidariser de leur support nuisible puisque collés à chaud ou par des colles irréversibles, impossibles de vous proposer une restauration.

Ayez donc du respect pour ce que vous avez en main et employez des matériaux de qualité!

*Fin de la parenthèse*

 

Et pour fignoler?

∗ un poinçon pour faire des petits trous notamment pour passer les attaches à lacet, pré-perforer vos cartons pour coudre un bouton de pêle- mêle,… plusieurs diamètres possibles mais n’oubliez pas qu’ils ont une forme conique ce qui vous permet de faire des trous de plus en plus larges.

           

 

∗ un emporte pièce vous sera très utile pour percer vos cartons, pour une vis à relier ou autre attache ainsi qu’un kit à oeillet… pour fixer un rivet (pour placer un mécanisme de classeur par exemple)

            

 

∗ un pistolet à colle pour fixer quelques petits détails ou fixer un cadre sur un boitage

 

∗ j’avais promis d’y revenir… le plioir en os ou en plastique pour plier vos papiers pour réaliser des bandes de biseau ou faire vos onglets d’album

     

 

∗ Un spray pour vitre et une lingette microfibre

     

Evitez les spray avec ammoniaque cela abîme vos verres

 

∗ Et bien d’autres choses encore… des aiguilles à tapissier, des lames, un marteau, un pince coupante, une visseuse ou un tournevis, …

 

Mais où trouver tout ce matériel?

Vous trouverez une grande partie sur la boutique en ligne http://www.gristaupe.be/product-category/outillage/

Et pour le reste? on chausse ses bottines et on fait le tour:

  • des boutiques de loisirs créatifs
  • des merceries
  • des papeteries
  • des cordonneries (notamment pour les aiguilles)
  • et l’endroit que je préfère… la grande surface de bricolage! Parce que vous trouverez une équerre au rayon menuiserie, une pince coupante au rayon électricité et les pinceaux… au rayon peinture. Je vous laisse chercher le tournevis, le marteau et la visseuse.

 

Voilà je crois que j’ai fait à peu près le tour de la question…

Belles créations!